Un mouvement spontané pousse à vouloir aider celui qui a mal, en le protégeant et nous conduit par tous les moyens à tenter de remédier à cette douleur dont le spectacle crée un sentiment d’urgence.
Cependant, il faut savoir avant tout que l’aide apportée doit être continue et durable dans le temps car la douleur devient plus forte quelques mois après le décès. Et c’est à ce moment qu’il faut être présent.
Il faut également laisser la personne en deuil faire son propre chemin, sans chercher à l’influencer, sans lui dire de réagir ou de se » ressaisir » alors qu’elle n’en est pas capable.
Enfin, chacun essaiera de faire de son mieux car il n’y a aucune bonne ou mauvaise attitude à adopter. L’important est d’être là. Devant la souffrance, on reste souvent sans voix, on ne sait que dire, on se sent impuissant…
Sachez qu’avant toute chose le besoin essentiel de votre ami(e) en deuil est de parler, encore et encore, de ce qu’il / elle est en train de vivre. Vous l’aiderez en lui posant ces trois questions :
» Raconte-moi ce qui s’est passé »
Une des idées fausses concernant le deuil est qu’il est préférable de ne pas parler de la personne décédée et de faire comme si de rien n’était. C’est une erreur. Demander à l’endeuillé ce qui s’est passé est un véritable soulagement. Enfin, une invitation à parler en détail de ce qui nourrit sa peine : les circonstances de la maladie ou de l’accident, les derniers instants, tout ce qui a été dit et partagé… Ce récit est essentiel. La personne en deuil ne se complaît pas dans le malheur quand elle le répète inlassablement : c’est nécessaire. Il est bien sûr douloureux, mais, si on reste présent à ses côtés, sans chercher à la calmer à tout prix, ni à fuir car cette souffrance nous fait peur, alors on lui apporte authentiquement l’aide dont elle a besoin.
Il faut également accepter le silence, savoir ne rien dire et ne rien faire. Simplement être là et respecter le besoin de réflexion de l’endeuillée(e). Se manifester par un coup de fil ou une lettre contribue également à apporter un réconfort et un soutien.
» Qui as-tu perdu ? »
» Qui était cette personne disparue ? Quelle était la relation qui existait entre vous deux ? » Il faut explorer ce lien de façon répétée au fil des mois. Ce retour en arrière aide à prendre la véritable mesure de tout ce qui a été perdu et rend compte du travail intérieur que votre ami(e) doit accomplir.
» Où en es-tu aujourd’hui ? »
Physiquement ?
Le corps aussi vit le traumatisme de la perte. Il faut, très régulièrement, faire le point sur l’état de santé de votre ami(e) : on néglige trop souvent sa santé quand on est en deuil.
Psychologiquement ?
Les émotions sont la texture même du deuil et il est indispensable de laisser la place à leur libre expression. Le simple fait de permettre à votre ami(e) d’exprimer – sans jugement – la colère, la culpabilité, la tristesse… est une aide considérable.
Matériellement ?
Il est important de prendre en compte d’éventuelles modifications de la situation financière de votre ami(e) car celles-ci peuvent avoir une incidence directe sur le déroulement du deuil. Le cas échéant, il / elle aura besoin d’aide pour des démarches administratives ou sociales. Vous pouvez également proposer une aide pratique quotidienne, pour des tâches matérielles ou des déplacements par exemple. Soyez alors simple et direct dans votre offre et ne proposez que ce que vous serez capable de tenir dans la durée. Ne vous contentez pas de vagues suggestions car un(e) endeuillé(e) ne demandera jamais d’aide de lui-même.
Sachez enfin que le deuil de votre ami(e) va prendre beaucoup plus de temps que vous l’imaginez… Il faut vous armer de patience. On a parfois l’impression qu’il tourne en rond car il répète sans cesse les mêmes choses… mais cette répétition lui est indispensable ! C’est la nature même de son » travail de deuil « . C’est dans la constance de votre présence que votre soutien deviendra inestimable.