Une nouvelle forme de réunion à thème entre parents s’est déroulée le jeudi 17 septembre 2015 autour d’un film sur le deuil périnatal. Ce visionnage, ensemble, a permis ensuite des échanges d’une grande richesse entre les parents présents.
Le film « C’est une vie » a été produit par « Une fleur, une vie« *, un collectif d’associations auquel appartient Naitre et Vivre. Il s’adresse « à tous ceux qui voudraient mieux comprendre ce qui se vit lorsqu’un couple perd un enfant attendu ».
A partir de témoignages, il montre « qu’il n’y a pas de recette magique pour traverser un deuil périnatal, mais que la possibilité de partager son chagrin avec d’autres parents et de bénéficier d’une écoute bienveillante au sein d’une association et/ou avec un professionnel peut être aidant ».
Quelques extraits des échanges sur les thèmes soulevés par le film
Le décalage au sein du couple de parents endeuillés : le deuil, un cheminement solitaire
« On s’est regardé mon conjoint et moi au moment où dans le film on parle du décalage, on a sourit… C est moi qui ai fait la démarche de venir ce soir ici, car mon conjoint lui, ne voulait pas venir … Oui, il y a bien un décalage dans notre souffrance ».
« La femme a toujours besoin de dire à son mari : parle, dis ce que tu ressens, mets de mots…, elle entend : Mais j’ai rien à dire, y a rien à dire … ».
« On a traversé cette phase et aujourd’hui je peux dire que l’on on a failli exploser en vol … parce l’on est différent …. Moi j’ai porté l’enfant … lui est beaucoup plus pragmatique que moi … et aujourd’hui je me rends compte à quel point il a été un roc et j’allais m’éclater contre lui… Aujourd’hui, on est toujours ensemble … plus soudés que jamais ».
La diversité des approches et des rituels : s’y ouvrir peut aider
« Nous, on a perdu notre enfant il y a 11 ans maintenant et l’année dernière pour les 10 ans de sa naissance (et pas de son décès), cela nous a travaillé un an avant déjà, on a souhaité faire une cérémonie. On n’était pas dans l’optique d’être triste. C’était une cérémonie en hommage… On a réussi à nous créer notre petit moment. ».
Les échanges, le regard des autres … c’est compliqué, il faut parfois se protéger
« Tout de suite tout le monde nous a dit : « il faut en faire un autre » … comme si cela allait effacer ce que l’on a vécu ».
« La réflexion vient souvent : en faire un autre. C’est difficile d’avoir la bonne réponse, qu’est ce qu’on peut leur dire ? Les gens se permettent de vous dire des choses … ».
Chaque cheminement est singulier, il n’y a pas rien qui marche à 100%, on « bricole »
« Moi je m’aperçois que je chemine, car au départ j’écrivais pour mon fils, après j’ai écrit pour moi, et maintenant j’écris pour l’autre… ».
« Il y en a qui écrivent, d’autres qui lisent… chacun fait comme il peut, c’est une contribution de petites choses, de réflexions, d’échanges,… »
Les enfants ont besoin de parler de l’enfant disparu, cela peut parfois nous surprendre
Quand on a les yeux un peu mouillés, ils nous disent : « vous êtes en train de parler de lui ! »
Vous pouvez accéder à l’ensemble du compte rendu : C’est une vie film sept 2015
Vous pouvez commander le dvd : c’est une vie : 5€/U bon de commande dvd
*l’évènement « Une fleur, Une vie« , crée par ce collectif, se déroule chaque année depuis 2013 au mois de mai. Cet évènement se déroule sur une belle journée « autour d’un bouquet en mémoire des tout-petits dont la vie courte a laissé des traces ». Il permet « à des personnes ayant perdu un bébé autour de la naissance, de poser un geste symbolique en mémoire de leur enfant décédé, de vivre une journée dans un élan de créativité et sous le signe de la rencontre, de se sentir moins seul sur son chemin de deuil et découvrir les aides possibles ».
L’édition 2018 de l’évènement est fixée au samedi 5 Mai.