Accompagnement, prévention, recherche : voilà les trois missions de Naître et Vivre depuis près de 40 ans. Pour mener à bien ces missions, les dons sont essentiels. Des initiatives exceptionnelles suscitent de grands élans de générosité.
L’innommable survient ; tout s’arrête… Pourtant, la réalité vous rattrape : il faut organiser les funérailles de son enfant. En juin 2016, Jean-Marie et Héloïse perdent leur fille Olive âgée de 8 mois. Héloïse se souvient alors de l’enterrement de son grand-père et de l’initiative de sa famille qui avait proposé de faire des dons pour la lutte contre le cancer. « Je me suis dit, précise la jeune maman, que je ne voulais pas de fleurs. A ce moment-là, cela ne me parlait pas. Je voulais que l’argent qui serait dépensé pour Olive serve. ».
A l’hôpital, le jeune couple apprend l’existence de Naître et Vivre et son action en faveur de la recherche sur la mort inattendue du nourrisson. Le choix est fait…. Ce sera pour Olive, pour tous les bébés. « On a appris au CHU que la MIN n’était pas encore bien comprise. On s’est donc dit que ça contribuerait à la recherche » précise Jean-Marie. « Je trouvais vraiment sympa l’idée de faire quelque chose d’utile, l’idée d’essayer d’éviter que ça se reproduise » ajoute-t-il.
Elans de générosité
Aux proches qui demandent ce qu’ils peuvent faire, la famille du jeune couple répond : « vous pouvez leur envoyer un mot et aussi faire un don à Naître et Vivre, si vous le souhaitez ». Le jour de l’enterrement d’Olive, plus de 2 000 euros sont recueillis. D’autres dons sont directement versés sur le site de l’association, notamment par les collègues de Jean-Marie. Un véritable élan de générosité : près de 4 500 euros ont ainsi été récoltés en faveur de Naître et Vivre.
C’est le même élan qui a animé les proches et les collègues de Julien et Coralie au moment du décès de leur fils Raphaël. Quinze, 30, 100 euros… les dons se sont multipliés en moins de deux mois pour atteindre près de 1 000 euros, versés à Naître et Vivre.
« Ces initiatives sont exceptionnelles » souligne Marie-Hélène Lebrun, la trésorière de Naître et Vivre qui rappelle que l’association est essentiellement financée par la générosité des donateurs. Ainsi, chaque année, entre 13 000 et 15 000 euros sont recueillis.
Or, les activités sont nombreuses et des projets restent en attente de financement. « A Naître et Vivre, nous sommes tous bénévoles. Les dons nous aident à soutenir la recherche sur la MIN, à assurer l’accueil et l’accompagnement des parents en deuil et toutes nos actions de prévention » précise Marie-Hélène Lebrun.
« Pour que ce malheur ne puisse plus se reproduire »
Naître et Vivre agit donc grâce aux dons et doit beaucoup aux initiatives prises par les parents d’enfants décédés. Un autre exemple : celui de Raphaël et Vanessa. En juillet dernier, ils ont créé une association avec un mot d’ordre : la marche… pour la vie. « C’était une façon de ne pas sombrer après la disparition, en juillet 2016, de notre fils Tiago » raconte Raphaël. Leur souhait est d’organiser d’autres marches, des randonnées, des journées en plein air, bref une multitude de sorties dont les fonds récoltés seront reversés à Naître et Vivre.
L’initiative de Marion et Mickaël est elle aussi remarquable. « Notre fille Agathe aurait dû souffler sa première bougie le 4 mai 2017. En sa mémoire et pour que ce malheur ne puisse plus se reproduire, nous avons souhaité aider la recherche sur la mort inattendue du nourrisson à travers l’association Naître et Vivre » explique Marion.
Les parents d’Agathe décident alors d’organiser une tombola avec de nombreux lots à gagner, tous généreusement offerts par des amis, des restaurateurs du coin… Un appel est publié sur les réseaux sociaux : le montant du don est libre. Au total, 88 personnes ont participé et 4 750 euros ont été rassemblés. Moment empreint d’une grande émotion, le tirage au sort a été effectué par Jade, la grande sœur d’Agathe.
La force du don
« Nous sommes touchés de la générosité de notre entourage et du soutien qu’ils nous ont donné à travers ces dons » confie Marion. Une reconnaissance partagée par Jean-Marie et Héloïse, le papa et la maman d’Olive : «Les gens ont été si attentionnés envers nous. »
La générosité est parfois à la mesure du vide laissé par les petits disparus : immense… « La force du don, petit ou grand, c’est aussi qu’il est un geste du cœur, un geste pour partager la peine. » conclut Marie-Hélène Lebrun.