La formation de Naître et Vivre m’a libérée du : « mais quoi dire ? » devant la mort

Témoignage d’une assistante maternelle qui a aussi apprécié la formation sur les conseils de prévention

Naître et Vivre dispense des formations auprès des bénévoles, des professionnels de la santé ou de la petite enfance et des parents endeuillés autour de la mort inattendue du nourrisson, comment la prévenir, mais aussi comment accompagner les parents endeuillés.

Corinne, assistante maternelle agréée depuis 2017 et qui garde des enfants depuis l’âge de 19 ans, a suivi les deux niveaux de formation en 2022. Elle fait le constat, avec recul, que ces formations lui ont permis de trouver la bonne manière d’appréhender des parents endeuillés. « J’ai déjà été confrontée à deux familles touchées par des deuils – l’une avait perdu un frère, une autre un neveu – et, à l’époque je n’ai pas eu les mots, pas trouvé quelle attitude avoir, comment les aider et surtout je n’avais personne vers qui me tourner ».
A travers les jeux de rôle pratiqués lors de ces deux formations, Corinne s’est sentie libérée et cela lui a donné beaucoup d’assurance. « Maintenant je peux entendre. Avant, j’étais mal à l’aise, cette formation m’a libérée du « mais quoi dire ? ». Et surtout l’assistante maternelle sait désormais vers qui orienter ces familles endeuillées.

Rompre le silence

Aujourd’hui devant l’annonce du décès d’un tout-petit, la jeune femme proposerait tout de suite l’aide de Naître et Vivre. « J’expliquerais qu’il s’agit d’un lieu d’accueil, de partage. On y trouve du soutien, une écoute et surtout que la parole libérée guérit. Il ne faut pas s’isoler, leur dirait-elle, parler permet de trouver un nouveau départ. »

Elle regrette d’ailleurs que dans les formations qu’elle reçoit, dans le cadre de sa profession, la question du deuil ne soit jamais abordée. « Il y a beaucoup de silence autour de la mort en général, confie-t-elle, mais pour celle d’un enfant c’est encore pire ». Lors d’une rencontre festive organisée avec d’autres assistantes maternelles, elle a incidemment appris que l’une d’elles avait perdu une petite fille. Corinne s’est rendu compte que personne n’osait aller lui parler. « On l’évitait. Les gens étaient gênés, je suis allée la voir. Elle avait besoin de parler de son petit décédé, je sentais cette femme si seule dans cette fête ». Corinne en est sûre : c’est grâce à la formation suivie à Naître et Vivre qu’elle a pu briser le silence ce jour-là.

Une piqûre de rappel

Et puis, autre volet abordé lors de ces formations : le couchage, un sujet qui, pour elle, n’est pas assez traité lors des formations dispensées auprès des assistantes maternelles. « On ne nous parle pas du tout de la mort inattendue du nourrisson. On nous dit bien de coucher les enfants sur le dos, dans des gigoteuses, mais on ne nous dit pas pourquoi », raconte l’assistante maternelle. « Seuls sont abordés les risques d’étouffement avec les jouets. On rappelle de vérifier l’âge au-dessous duquel ne pas les utiliser. »

« J’ai réappris des choses : comment prévenir les risques. Cette formation devrait être obligatoire dans notre cursus », lâche-t-elle. Pour elle ça a été une bonne piqûre de rappel qui devrait être renouvelée régulièrement « au même titre que la formation au secourisme ». La jeune femme a également pu récupérer les flyers « Protégez-moi » pour les distribuer aux familles qu’elle accueille, mais aussi pour en parler à ses collègues sur les aires de jeu.

Apprendre les bons gestes tout de suite

Car elle essaye aussi de diffuser des conseils simples, notamment au sein des familles dont elle garde les enfants. Certains parents couchent leurs enfants sur le ventre chez eux. D’une voix gentille, mais ferme, elle les avertit dès le départ que chez elle leur enfant dormira sur le dos. « J’ai maintenant cette assurance, comme une force tranquille, car j’ai fait la formation ». Quelquefois ces parents veulent lui imposer ce couchage sur le ventre. « Ils pensent bien faire, mais je résiste, je leur explique les conséquences et les risques qu’on connaît bien aujourd’hui, pourquoi on ne peut pas coucher un bébé sur le ventre, je leur montre les dépliants, je propose autre chose ».

Elle essaye de les convaincre qu’on peut très bien changer les habitudes de bébé, lui enlever doudous, peluches et couverture du lit. Beaucoup, selon elle, ignorent les mesures de prévention sur le couchage, mais aussi sur le portage ou encore dans le transport. « On voit des couvertures recouvrant les petits dans les poussettes, je tente de faire œuvre de persuasion en montrant comment je fais et en leur donnant les bonnes consignes. »

Corinne va même jusqu’à expliquer aux petits qu’elle garde comment coucher leur poupées et baigneurs sur le dos. Car pour elle « les bons gestes, il faut les apprendre dès l’enfance ! ».