Centrées sur le thème « Alerter, Mobiliser et Agir pour un meilleur soutien aux personnes en deuil », les Assises du Deuil se sont tenues le 10 octobre dernier au Palais du Luxembourg sous la présidence du Sénateur Bernard Jomier. Dans le contexte des propositions de loi relatives à la fin de vie et de la Journée de la Santé Mentale, ces Assises ont remis le deuil à sa juste place, au cœur du lien social et de la solidarité. Naître et Vivre était partenaire de cette manifestation pilotée par l’association Empreintes.

La journée a débuté par l’exposé d’une vaste étude réalisée par le Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de Vie (CRÉDOC), étude commandée par l’association Empreintes et soutenue par le Syndicat de l’Art Funéraire. L’enquête montre les difficultés rencontrées par les personnes endeuillées et permet de mieux comprendre ce qui rend certains deuils particulièrement difficiles et parfois durables.

Universalité et tabou

Le CRÉDOC constate que le deuil est universel : 89 % des Français ont vécu un décès qui les a profondément affectés. Le deuil reste cependant un sujet tabou, malgré des conséquences considérables. Une personne en deuil sur deux déclare un impact sur sa santé physique et mentale, s’est isolée ou a été heurtée par les propos ou les attitudes de son entourage. La vie professionnelle est également touchée : problèmes de concentration, sentiment de ralentissement, épuisement. Les arrêts de travail pour deuil durent en moyenne 34 jours, pour un coût annuel estimé à 700 millions d’euros. Seuls 20 % des endeuillés sont pris en charge pour leurs souffrances physiques ou psychiques. Beaucoup de particuliers et de professionnels se retrouvent démunis.

Des deuils ignorés

Fanny Larue a ensuite parlé avec passion du deuil de personnes qui vivent aux marges de la société. Que sait-on de la douleur des personnes incarcérées qui ne peuvent se rendre aux funérailles d’un être cher ? Qui rend un dernier hommage aux personnes qui vivent dans la rue et y meurent souvent seules ? Que sait-on du deuil de leurs éventuels compagnons d’infortune ? Elle a aussi évoqué le deuil difficile de celles et ceux que l’éloignement empêche de participer aux rites partagés par les autres membres de la famille.

Par ailleurs, un extrait du court métrage original et émouvant de Milo Sisteron a été visionné. Ce film « Artifices » évoque, avec beaucoup de délicatesse, un autre type de deuil que la société ignore, celui qu’engendre la perte d’un ami.

Au cours de cette journée, une riche succession de tables rondes a aussi dressé un panorama des « acteurs » – bénévoles et professionnels – de l’accompagnement du deuil, de leurs actions et des moyens souvent limités dont ils disposent.

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