«Les vacances d’été. Parfois préparées depuis des mois, elles sont l’occasion de retrouver la famille, les amis ou encore de partir à la découverte de nouveaux endroits, de nouvelles personnes. On souhaite se détendre, profiter de ce temps. Un moment vraiment attendu…
Mais cette année, non.
Pas envie d’aller se baigner, pas envie d’aller prendre un verre à la terrasse d’un café. Pas d’envie tout court peut-être ? Pas d’énergie en tous cas.
Tout ce qu’on est amené à faire, à voir, à entendre nous rappelle notre enfant qui n’est pas là, qui n’est plus là. Cet enfant qui ne connaîtra pas le plaisir de s’empiffrer des framboises cueillies sur un chemin de randonnée, le frisson en mangeant une glace alors que dehors il fait tellement chaud, le sable dans les chaussures qu’on ne réussit pas à enlever complètement.
Et on se sent triste, coupable, dégoûté, en colère…Tout à la fois, rien en même temps, on ne sait plus très bien. On a l’impression d’être dans une machine à laver, notre cerveau tourne en boucle sans un moment de répit… ou presque : en effet, dans ce chambardement intérieur, il arrive de temps en temps, juste une fraction de seconde parfois, qu’un rayon de soleil se pose sur notre visage. Alors on ferme les yeux, on sent la chaleur et la douceur que cela procure. Juste un instant. Parfois on se surprend à éclater de rire ; une émotion sincère, une brèche de vie dans cette carapace qui s’est faite en nous. Il arrivera peut-être même qu’on imagine des bribes d’un éventuel avenir serein, ou du moins apaisé.
Cet été ne sera pas comme avant, c’est certain. Mais il fait indéniablement partie de notre chemin, alors souhaitons qu’il nous aide à prendre conscience des ressources insoupçonnées qu’on a en soi. Ces ressources qui font que, même si on n’est sûr de rien, un jour on ira mieux. »