InterdictionFumer

Le tabagisme augmente considérablement le risque de mort inattendue du nourrisson. Il provoque une altération des capacités d’éveil et de contrôle respiratoire, notamment pendant le sommeil. Il aggrave les conséquences d’une mauvaise position de couchage. Naître et vivre vous propose un nouveau spot animé sur le tabagisme in-utéro et le tabagisme passif.

Le tabagisme est un facteur de risque majeur de mort inattendue du nourrisson.
L’enfant subit le tabagisme actif et passif de sa mère pendant sa grossesse puis de manière passive si son entourage fume autour de lui.

Un risque multiplié par 4

Le tabagisme maternel est actuellement le deuxième facteur de risque statistique de mort inattendue du nourrisson, multipliant son risque par quatre. Son importance s’accroît avec le nombre de cigarettes par jour fumées pendant la grossesse et avec le nombre de fumeurs vivant à sa proximité.

En France, environ 25% des femmes enceintes fument de façon stable dans le temps, malgré les campagnes d’information. Ce pourcentage est de 10% en Suède, de 20 à 30% au Japon, supérieur à 30% au Royaume Uni et en Australie. Changer ce comportement semble encore plus difficile que changer les habitudes de couchage.

Dans les études scientifiques sur la MIN, la prévalence* du tabagisme maternel chez les enfants décédés est de 50 à 80%.

Les mécanismes expliquant ce risque de MIN

Le tabagisme maternel est source d’hypotrophie fœtale, favorisant le retard de croissance intra-utérin, lui-même facteur de risque bien identifié de MIN.

Deux composants jouent particulièrement un rôle dans la MIN : le monoxyde de carbone et la nicotine. Ces toxines traversent la barrière placentaire avec plusieurs conséquences chez le fœtus.

Sur le poumon fœtal, il se produit des dépôts de collagène, et une altération des épithéliums respiratoires. Sur le système immunitaire, une altération des capacités de réponse aux infections respiratoires survenant après la naissance. Sur le cerveau fœtal, surtout, la toxicité de la nicotine est directe : anomalies neurobiochimiques et même anomalies de structures des zones qui seront impliquées dans le contrôle respiratoire autonome. A la naissance, l’enfant a une altération de ses capacités d’adaptation du rythme respiratoire, qui lui seraient absolument nécessaires en réponse à une difficulté respiratoire, provoquée par exemple par une obstruction nasale dans un couchage inadapté.

Projet ou début de grossesse : une occasion de sevrage tabagique ?

photo spot tabacCette période sensible pour la femme et son compagnon est l’occasion de rencontrer plusieurs professionnels de santé susceptibles d’aider à entreprendre un sevrage tabagique. Toute diminution est déjà intéressante car elle réduit le risque ultérieur.

Le recours au traitement par substituts nicotiniques est possible et gratuit chez la femme enceinte. Il aide à réduire progressivement la dépendance tabagique et il arrête la toxicité des autres composants de la fumée (goudrons, CO), mais il n’évite cependant pas le passage trans-placentaire de la nicotine.

L’usage des cigarettes électroniques est récent, or on ne dispose pas encore de données statistiques concernant les liens avec la mort inattendue du nourrisson. Mais il est à l’évidence prudent de déconseiller vivement l’usage de nicotine dans tous ces dispositifs.

*prévalence : mesure, en épidémiologie, d’un facteur de l’état de santé dans une population donnée, à un moment donné. Ici, rapport du nombre de mères fumeuses à celui des enfants décédés de MIN dans les études publiées.

Voici le deuxième spot animé sur le tabagisme in-utéro et le tabagisme passif.