« Un an après, quelques réflexions avant les vacances d’été »
A l’approche des vacances d’été, de nombreuses interrogations surgissent :« Où partir, combien de temps, tous les deux seulement ? Pour que faire ? ». En creux de toutes ces questions, il y a nos envies, nos projets.
Pour nous, avant, les projets c’était avec notre fille : qu’est-ce qui lui ferait plaisir à elle et à nous, ses parents, quelles vacances inventer avec un tout-petit ? Aujourd’hui cela fait un an qu’elle est décédée.
Un an… c’est si loin et tellement proche
Mais déjà nous sentons le travail du temps et de l’accompagnement. La tempête de sentiments cohabite maintenant avec de belles accalmies. Dans le calme plat de nos envies s’ouvrent quelques espaces. Ils émergent, parfois petit à petit, parfois brusquement. Ils s’ajustent avec notre culpabilité qui s’éteint, et prennent le pas sur la tristesse, poussés par une envie un peu folle de continuer à profiter de la vie.
Dans ces espaces, des vacances prennent forme avec toutes les appréhensions qui y sont adossées. Partir de chez nous, c’est s’exposer, sortir de nos circuits routiniers où un équilibre s’est reconstruit petit à petit. C’est aussi rencontrer d’autres personnes, se confronter aux questions, aux maladresses et se trouver décalés, voire incompris. Nous sentons parfois autour de nous l’envie de nous voir changer d’air, nous voir nous « déconnecter » de ce deuil qui paraît si lourd et si long. Parfois un début de suggestion…Peut-être pourrions-nous tourner la page à présent ?
Le livre reste le même
Mais pour nous, même si les pages se tournent depuis quelques mois déjà, le livre reste le même. Notre fille nous accompagne, dans les feuilles des arbres qui s’agitent, dans un air de guitare, dans la bonne humeur d’un proche au lever ou dans les grasses matinées qu’on ne faisait plus. Sa présence est aujourd’hui bien plus douce qu’il y a un an, empreinte de joie et de tristesse tranquilles. Et c’est en lui gardant cette place en nous, que nous pourrons avoir d’autres places pour d’autres projets, d’autres envies et continuer à avancer dans nos vies…
Finalement, ce qui nous irait le mieux pour ces vacances, c’est un grand mélange d’envies contrastées : penser à elle, penser à nous, penser aux autres. Il faudra du calme, du temps pour être triste. Il faudra du silence, mais pas trop. Que les paysages soient beaux. Il faudra de la vie aussi, du mouvement, des éclats de rire et de la complicité avec nos proches…nos proches pas trop proches quand même pour garder des moments pour se recentrer. Si tout cela semble compliqué, n’être possible qu’à un équilibriste aguerri, nous nous disons que ça vaut le coup de tenter.
Car c’est en continuant à essayer que notre confiance en la vie revient, petit à petit.