Près de 800 roses vendues lors de cette onzième édition d’Une fleur, une vie (UFUV), ont permis de réaliser ce magnifique bouquet très coloré, en mémoire de nos tout-petits décédés.
Organisé par L’enfant Sans Nom – Parents Endeuillés, UFUV qui a eu lieu comme chaque année au pied de la mairie du XVe arrondissement de Paris (en dehors des deux années covid), a réuni cette année un collectif d’associations. En plus de Naître et Vivre, étaient présentes SPAMA, AGAPA, Nos Tout-Petits de Savoie et Petite Émilie. Une fois n’est pas coutume, la journée qui avait lieu jusque-là en mai a été déplacée au 19 octobre cette année, pour se joindre à la semaine du deuil périnatal.
En plus du bouquet de roses qui s’est confectionné au fur et à mesure de la journée, la grande rosace s’est progressivement garnie des prénoms de ces tout-petits disparus trop vite. Une maman, un papa, des couples avec ou sans enfant, des amies, des grands-parents… sont venues remplir et coller toutes ces gommettes colorées, avec ou sans paroles échangées.
Sont passés des parents qui ont l’habitude de l’événement. D’autres venaient pour la première fois, certains endeuillés tout récemment, d’autres il y a très longtemps qui, subitement, ont ressenti le besoin de reparler de ce petit parti des années plus tôt.
C’est une manière de rendre visible une fois par an cette blessure invisible, de célébrer ces courtes vies à travers la beauté d’un bouquet de roses, de cette rosace faites de prénoms, une journée qui offre la possibilité de s’exprimer et de partager cette peine.
Une journée qui nous permet à nous bénévoles, d’apporter du réconfort aux familles endeuillées. Des échanges simples et spontanés malgré ce thème douloureux du deuil périnatal. Un temps de partage et d’émotion autour de la trace que laisse un tout-petit dans sa famille. La psychologue Céline Micard, elle-même maman touchée par un deuil périnatal, a tenu, deux fois dans la journée, une conférence sur le thème « panser l’absence » comme on panse une blessure. Plusieurs ateliers créatifs pour les enfants, mais aussi des massages des mains étaient par ailleurs proposés.
A l’approche de cette période de Toussaint où souvent on va honorer ses morts de façon pudique au cimetière, à l’abri des regards, là il était émouvant de voir ces parents, accompagnés quelquefois de leurs jeunes enfants, ou ces grands-parents, venir publiquement faire ce geste de planter une fleur, de se recueillir et d’essuyer cette larme qu’ils s’autorisaient.
Il y eut au cours de cette journée de gros nuages, des ondées, et puis ensuite le retour du soleil, à l’image de ce que peut être le deuil.