Pendant longtemps, la mort subite du nourrisson (MSN) a constitué la première circonstance de décès des nourrissons entre 1 mois et 1 an, c’est-à-dire de la mortalité post-néonatale. Actuellement, la MSN reste une composante importante des morts inattendues du nourrisson (MIN), bien que les données statistiques manquent de précisions.
A partir des années 1970, la MSN a fait l’objet, dans les pays développés, de très nombreuses études statistiques visant à évaluer l’importance de ce phénomène au sein de la mortalité infantile globale, d’en suivre les variations, et de dégager des facteurs de risque susceptibles d’être évités.
En 1992-94, en France, comme dans de nombreux pays, ont été menées des campagnes de prévention, portant sur le couchage et l’environnement du nourrisson. Cela a permis en quelques années une baisse d’environ 75 % de la mortalité par MSN.
La statistique officielle des causes de décès est fournie annuellement en France par le Cépidc, service de l’INSERM. Le codage est effectué selon la classification Internationale des maladies (CIM), à partir des renseignements figurant sur le certificat de décès.
On y trouve la rubrique « MSN », qui comptabilise les décès déclarés comme tels, mais sans pouvoir tenir compte du diagnostic qui sera finalement retenu.
Par contre, le nombre de MIN ne peut pas être déterminé par cette source de données, car cet ensemble regroupe des décès codés MSN, ainsi que beaucoup d’autres qui sont éparpillés dans d’autres catégories. Il ne peut qu’être estimé par d’autres sources d’information, comme celle fournies par les centres de référence qui prennent en charge ces situations.
Depuis 2010, en France, le taux « officiel » de MSN dans la population générale se situe autour de 0,30 pour 1000 naissances vivantes, celui des MIN est évalué à 0,42. Ces taux représentent environ 250 à 450 décès chaque année en France.
L‘axe horizontal du graphique représente les années depuis 1980 jusqu’à 2016.
L’axe vertical du graphique représente le nombre de décès par MSN chaque année en France.
Les flèches rouges indiquent le début des actions de prévention (en 1992 dans quelques départements, puis en 1994 la première campagne nationale de prévention) avec une diminution spectaculaire du nombre annuel de décès.